Réflexion sur l’abandon
par Samuel Côté
J’ai créé ce refuge pour aider les animaux dans le besoin il y a 11 ans et, aujourd’hui, avec tout près de 10 000 animaux replacés dans de nouveaux foyers, je dois faire le constat que, malheureusement, les choses n’ont pas vraiment changées. Oui, les gens sont de plus en plus sensibilisés, oui, les lois changent, mais les milliers d’animaux abandonnés restent.
Il m’a quand même fallu toutes ces années pour en venir à cette conclusion. J’ai toujours cru que de travailler d’arrache-pied pour sauver des animaux allait changer les choses, mais non. Il est vrai que l’équipe des Fidèles Moustachus sauve des animaux, des individus, mais le problème de surpopulation persiste. Des moyens comme des refuges supplémentaires ou la stérilisation obligatoire des animaux de refuge ou d’animalerie ne sont que des alternatives permettant de limiter les impacts de l’abandon…Parce qu’il y un maximum d’adoptant par année…Parce qu’il y a des sites de revente où les chatons et chiots pleuvent.
La solution ? Il faut travailler en amont et éviter les adoptions irréfléchies.
C’est un problème créé par une partie irresponsable de la population et c’est à ce niveau que l’on doit travailler. On parle alors d’éduquer cette population à faire des choix responsables. Les refuges et centres animaliers sont parfois pointés du doigt parce qu’il ne leur est pas possible de sauver tous les animaux qui leur sont confiés. Avant de chercher un coupable, peut-être qu’il faudrait se regarder dans le miroir en tant que société et voir ce qui peut être fait pour éviter que ces animaux ne se retrouvent là ? Se demander, individuellement, si l’on a aidé la cause ou contribué à l’expansion du problème?
Je vis peut-être dans un monde utopique, mais pour ma part, je suis persuadé, qu’un jour, cette folie ne sera plus qu’une sombre histoire du passé. Pourquoi j’en suis convaincu ? Parce que j’ai confiance en nos jeunes. Cette relève qui façonnera la société de demain dans laquelle les abandons ne seront qu’une chose qui est faite à contre cœur. Bien sûr, il y aura toujours des gens qui se sépareront de leurs animaux, car il est impossible de contrôler toutes les variantes de notre vie. J’ai d’ailleurs une très grande empathie envers les gens qui n’ont d’autres choix que de devoir se départir de leur animal, mais qui le font de manière responsable et après une mûre réflexion.
Et aujourd’hui ? Qu’est-ce qui peut être fait comme citoyen pour aider la cause ?
Adopter dans un refuge, faire stériliser son animal, réfléchir avant d’adopter et sensibiliser son entourage à l’importance qu’est le geste d’Adopter un animal.
Ensemble, nous pourrons changer les choses !
Ensemble, nous pourrons faire la différence !
Merci
Samuel Côté, propriétaire Les Fidèles Moustachus